Histoire de l'escrime

L'ESCRIME A TRAVERS LES AGES

L'homme du genre Homo n'est pas armé physiquement pour lutter ou fuir devant les animaux prédateurs qui sont dotés par la nature d'artifices de combat (cornes, griffes, bec, mâchoires, pinces, défenses, sabots, venin, etc...). Très tôt l’homme a été contraint, dès l’origine de l’humanité, de faire appel à son intelligence et à sa main afin d’inventer des armes pour subsister (homo habilis). C’est d’ailleurs probablement par mimétisme avec les animaux que les premières armes inventées eurent pour objet de piquer, de trancher, d’écraser. Ces armes furent successivement en bois, en pierre puis en métal. L’escrime existe depuis toujours, ou presque. Dès que l’homme a su travailler la matière, il a fabriqué des armes pour se défendre et survivre. Beaucoup de civilisations ont donc intégré l’apprentissage du maniement des armes et l’étude de l’escrime dans leurs principes fondamentaux.

 

L’origine de l’escrime remonterait au 27ème siècle avant J.C. en Chine antique.

Un bas relief issu des vestiges du temple de Médinet-Habou (Haute-Egypte) près de Louxor construit par Ramsès lll en 1190 avant J.-C. permet de distinguer des escrimeurs avec les mains protégées dont certains portent un masque, une mentonnière, des boucliers et les armes sont mouchetées.

Fresque medinetRamses

 

 

 

 

 

L'HOPLOMACHIE ET LES PREMIERS JEUX OLYMPIQUES

Chez les grecs, cet art se nommait l'hoplomachie qui figurait aux premiers jeux Olympiques en 776 avant J.-C. L’hoplomachès (maître d’armes) enseignait cet art du combat considéré au même niveau que le combat à main nue (lutte grècque).

Hoplomachie

L'ESCRIME DE POINTE ET LES ROMAINS

Gladiateur

En 648 avant J.C., chez les romains, le consul Rutilius introduisit l'enseignement de l'armatura ou escrime dans les camps retranchés. L'escrime alors se pratiquait à deux mains. Une main tenait le bouclier et servait donc à parer les coups de l'adversaire tandis que l'autre frappait avec le glaive. Les mauvais élèves étaient malheureusement pour eux récompensés à coups de fouet et étaient privés de leurs rations de blé. Les ''Doctores armorum'' (soldats les plus doués) établirent des règles et des techniques afin de porter les coups le plus adroitement possible, c'est ainsi qu'ils enseignaient et conseillaient le coup de pointe (estoc) plus mortel et plus efficace que le coup de tranchant (taille). Les gladiateurs faisaient, malgré eux, de cet art un spectacle. De leur côté, les Gaulois se battaient à l’aide d’épées très lourdes qu’il fallait tenir à deux mains.

L'ESCRIME AU MOYEN ÂGE

Le métier des armes au moyen âge était long et pénible, pour le jeune noble, futur chevalier. Au terme de sa formation, lors de la séance d'adoubement, le chevalier voyait son épée bénite devenant symbole de gloire, de justice et de valeur. Le chevalier pouvait s'investir dans sa mission, défendre les faibles et les opprimés, se battre en combats singuliers mai aussi participer à des tournois ou ordalies, sources de profits. En effet, lorsqu'il défaisait son adversaire en tournoi, le chevalier vainqueur recevait le cheval et l'armure du malheureux vaincu. L’escrime devint, outre son aspect militaire, une occupation pour la noblesse. C’est ainsi que les tournois furent créés. Cela permit de développer la technique des armes.

 

 

 

Ordalie
Chevalier moyen age

Au cours du Moyen-Âge l’épée se maniait à deux mains et le pommeau, très lourd, servait à assommer l’adversaire ou à lui écraser la figure. Il fallait utiliser beaucoup de force et de ruse...

Dans cette société qui n’était pas organisée, la preuve était difficile à faire : les hommes s’étaient reconnus inaptes à juger et en avaient appelé à Dieu. Dès qu’il n’y avait plus jugement, il ne pouvait plus être question d’accusation criminelle à purger, mais seulement d’obtenir satisfaction par la voie des armes ; le duel avait pris la place du combat judiciaire. Le “duel judiciaire” était une forme particulière de combat singulier ; l’issue de l’affrontement, symbole du jugement de Dieu, avait valeur de preuve juridique. Au sortir du Moyen-Âge (XVe siècle...), peu à peu, les hommes deviennent moins rustres, plus élégants, l’épée à deux mains est délaissée, les épées deviennent un détail vestimentaire.

Les duels seront à la mode jusqu’à l’apparition des armes à feu.

DE LA RENAISSANCE A LA REVOLUTION INDUSTRIELLE

C’est en Espagne, au début du XVe siècle, que l’escrime moderne prit son essor mais ce sont les italiens qui, les premiers, mirent de l’ordre dans les principes de l’escrime. Les italiens allégèrent l’armure rendue inutile face à une simple arquebuse; les armes sont plus légères et tenues d’une seule main. La rapière inventée en Espagne devient l’arme du duel. Le coup de pointe, plus rapide, semble le plus meurtrier aussi. Cependant, cette technique demande apprentissage et maîtrise comme seuls les italiens semblent possédés à cette époque. Par exemple, Antonio Manicolino publie un ouvrage en 1531 qui répertorie trois positions de la main en garde, ou Ridolfo Capo Ferro di Cagli, de Sienne, détermine en 1610 six gardes. Le maître d'armes italien Giacomo Di Grassi connu pour sa discrétion et son exigence publie en 1570 un ouvrage de 151 pages "Ragione di adropar sicuramente l'arme" (Raisons d'utiliser avec sécurité les armes).

Renaissance

Dès lors, des maîtres d’armes italiens s’expatrient en France et enseignent le maniement de la rapière grâce à l’appui de Catherine de Médicis et de son mariage avec Henri II. En 1567, l’école française prend son essor après l’autorisation de Charles IX de créer l’académie des maîtres d’armes. Il permet aux « Maîtres joueurs et escrimeurs d’épée » à se réunir en communauté. Le premier traité français de Henri de Saint Didier date de 1573.

Pendant des dizaines d’années, les armes se perfectionnent pour aboutir à l’apparition du fleuret au milieu du XVIIe siècle, appelé ainsi car il est moucheté comme une fleur. Dans les deux siècles suivants, le fleuret fera faire des progrès considérables à la technique de pointe. L’école française dépassera l’école italienne et publiera toutes sortes de traités sur la technique : dégagements, parades, bottes ou ripostes. L’ouvrage le plus complet paraît en 1766 : « le traité de l’art des armes » de Guillaume Danet ; il est considéré comme le départ de la théorie de l’escrime française moderne. Après Danet, de nombreux maîtres de talent établiront de façon définitive tout au long du XIXe siècle les principes théoriques de l’escrime tels que nous les connaissons encore aujourd’hui.

ESCRIME SPORTIVE MODERNE

L’escrime devient une épreuve soprtive à la fin du XIX siècle. En 1870, des matinées d’escrime sont organisées à l’Elysée. C’est également l’époque des défis entre maîtres italiens et maîtres français, des matches de gala qui remplissent théâtres ou stades. C’est l’époque du Français Gaudin contre Gaudini, l’italien. En France, le premier tournoi se déroule le 15 janvier 1893 ; il s’agit d’une compétition organisée par la société d’encouragement à l’escrime entre amateurs de plus de vingt ans dont l'officier de cavalerie Demouchy sortira vainqueur. Un match international franco-italien est ensuite officiellement organisé, mais le jury, composé à parité de Français et d’Italiens, ne put jamais départager les concurrents et le match fut annulé. Le premier Championnat de France de fleuret amateurs est organisé en 1897 ; un certain Louradour en est le premier lauréat, ce championnat devenant ensuite annuel.

Escrime sportive moderne

L'escrime entre défintivement dans le domaine sportif international en étant inscrit au programme des premiers Jeux Olympiques de 1896. Quatre pays et treize escrimeurs participent aux épreuves de fleuret et de sabre individuels. Les jeux de Paris en 1900 rassemblent 156 escrimeurs appartenant à sept nations dont 141 sont Français… Depuis, le nombre de représentants par pays a été limité. C’est également l’apparition de l’épreuve d’épée. les Français raflent trois médailles au fleuret, deux en épée et deux au sabre. Pas de fleuret en 1908 car Français et Italiens n’ont pas pu se mettre d’accord sur le déroulement de l’épreuve et apparition de la compétition par équipes. La Fédération Internationale d’Escrime née le 29 novembre 1913.

Création des championnats d’Europe en 1921. Définition de la surface valable au fleuret qui exclut les membres et la tête en 1923. Apparition du fleuret féminin aux jeux de 1924. Première utilisation de l’appareillage électrique à l’épée en 1933. Les championnats d’Europe se transforment en championnats du monde en 1936. Des championnats du monde des moins de vingt ans sont créés en 1955. Le fleuret électrique est adopté aux championnats du monde en 1955.

La Coupe du monde dans chaque arme est officialisée en 1972. Le sabre électrique est utilisé depuis 1986. Apparition officielle de l’épée féminine aux championnats du monde en 1989.

ANECDOTE...LE DERNIER DUEL CONNU EN FRANCE... 1967 !

Le 20 avril 1967, après une joute oratoire entre François Mitterrand et Georges Pompidou à l’assemblée nationale, les cris fusent de tous côtés. Gaston Deferre, député et maire de Marseille, lance à René Ribière, député du val d’Oise « taisez-vous, abruti ! » et refuse de retirer son propos. Rendez-vous est pris pour un duel à l’épée le lendemain, à Neuilly. Gaston Deferre refusera les épées limées et lors de l'assaut René Ribière sera deux fois touché au bras et c’est le médecin de l’Assemblée Nationale, présent, qui exigera l’arrêt du combat.

René Ribière (à gauche), Jean de Lipkowski (de dos) et Gaston Defferre (à droite), 1967

René Ribière (à gauche), Jean de Lipkowski (de dos) et Gaston Defferre (à droite), 1967

Commentaires (1)

TREVIN ADAM
  • 1. TREVIN ADAM | 12/12/2015
il sont mal en garde je trouve et puis il n'ont pas de masque, de sous cuirasse ,de veste ,de pantalon ,de chaussettes hautes ,de chaussures ,d'épée réglementaire ,de piste enfin je dis ça je dis rien .

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